Types de mandat
Projet historique
Dates
1957-1962
Lieu
Genève
Architectes
Georges Addor
Maître de l'ouvrage
Etat de Genève
Programme
Issue de l’un des rares concours genevois dans le cadre des constructions scolaires de la période considérée, la réalisation de l’école de commerce de Saint-Jean par Georges Addor est remarquable à plusd’un titre. La position stratégique du bâtiment, surplombant les falaises de Saint-Jean, détermine une implantation dans la pente, du côté du sud-ouest, alors que la façade sur la rue de Saint-Jean offre un front plane de quatre niveaux sur rez-de-chaussée au nord. Le parvis, largement ouvert, forme une sorte d’amphithéâtre en gradins dégagé vers la vue. Au niveau de l’organisation fonctionnelle, la composition s’articule sur le module de la classe, comme en témoigne, de façon emblématique, la devise du concours «Classe». Ainsi, l’unité de base de la classe, insérée dans un quadrillage défini par une géométrie à 45 degrés, détermine, par décalages successifs le long de la pente, une construction en terrasses. La recherche formelle repose sur la stratification des classes assemblées à la verticale et dont l’expressionnisme est renforcé par l’adoption du porte-à-faux. Ce principe de composition modulaire est une étape importante, tant dans l’oeuvre de l’architecte que pour l’évolution des concepts architecturaux de la production genevoise des années cinquante. L’expression architecturale du bâtiment révèle de manière flagrante le processus compositif. Ainsi, du côté sud-ouest, les blocs des classes affichent leurs façades planes aux larges vitrages, du côté de la vue. La division des vitrages en modules rectangulaires est typique de la production de Georges Addor. Ces proportions, issues d’études dimensionnelles approfondies, se retrouvent dans presque tous les bâtiments construits par l’architecte. Dès lors, il est regrettable que, lors d’une récente réfection, ce module caractéristique n’ait pas été respecté.
Texte extrait du livre L’architecture à Genève 1919-1975 édité chez Payot en 1999 par la Direction du Patrimoine et des Sites du DAEL sur mandat confié au professeur J.-M. Lamunière, I. Charollais et M. Nemec, pp. 660-661.